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30 jan. 2012 11:39
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LA BOXE SANS LA BOXE
Plus la boxe s’enfonce dans un marasme économico-sportif, plus l’imagerie qui existe autour d’elle, semble dynamique et porteuse. Vous avez-dit « paradoxe » ? Ça faisait un moment que je voulais écrire ce papier mais ce qui m’a décidé c’est ce que j’ai vu ce matin durant la coupure pub des dessins animés de ma fille de 4 ans (excusez le détail personnel). Une publicité pour un nouveau genre de céréales chocolatées dont la comparaison avec son prédécesseur se faisait sur un ring de boxe, Jean-Pierre Cossegal ou Michael Buffer étant remplacés par une voix plus parlante pour les enfants… Depuis de nombreuses années, les publicitaires tentent de nous vendre à peu près tout (et n’importe quoi) en utilisant la boxe : Des forfaits téléphoniques, des hamburgers, du street-wear, et j’en passe…
Côté cinoche, le succès ne se dément pas ! Sans parler de quelques chefs-d’œuvre du passé comme Rocky1 ou Raging Bull qui ont plus de 30 ans, Hollywood nous sert régulièrement un bon drame lié à notre sport préfère, en général, cela donne un succès mondial de moyenne ou de grande envergure.
Derniers films marquants en date : Fighter et Million Dollar Baby. Même si, avec Warrior, le free fight a également commencé à tailler des croupières au noble Art sur le grand écran. Plus que la pub, les succès de cinéma peuvent déclencher des phénomènes sociaux. Avec Million Dollar Baby, Clint Eastwood a tout simplement amené vers les salles de gym des apprentis boxeurs (et boxeuses) désireux de mêler les gestes du boxeur à l’entretien de leur condition physique ou de leur ligne. Surfant sur cette vague, d’anciens boxeurs ce sont mis à coacher ces nouveaux convertis, voire à créer de véritable méthodes de fitness basées sur la gestuelle du shadow…
La « boxe » est donc devenue un sport de « bobo », qui se pratique dans les salles de fitness, et après tout pourquoi pas ! Par les temps qui courent, tout est bon à prendre… Le seul problème néanmoins est que tous ces succès commerciaux ou sociétaux autour du noble Art ne semblent avoir absolument aucune incidence sur la décadence de notre sport, son manque de spectateurs, de crédit (dans tous les sens du terme), son déficit d’image auprès des décideurs et des sponsors, etc… Au fond, ce qui marche, c’est la « boxe sans la boxe », et il est temps de se demander pourquoi…
Paul Gibersztajn, le 29 Janvier 2012 (source: netboxe)
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