Pour comprendre le MMA, il faut avant tout revenir à la source des Arts Martiaux. Depuis plusieurs siècles, on étudie le combat, notamment en Asie. Le JûJutsu était déjà utilisé au début de la période d’Edo (1603-1868).
A cette époque, sur l'île d'Okinawa, au sud du Japon, on se dispute les Terres. Les habitants de cette île ont l’idée d’apprendre le combat à mains nues ainsi que le combat avec des outils agricoles pour se défendre. (le Nunchaku servait à battre le blé…)
Depuis l’interdiction du port du sabre, la disparition des guerriers et l’abolition des classes (1876), l’étude du combat ne semblait plus avoir raison d’être.
Kanô Jigoro a su remettre en avant la culture guerrière pour avoir été le génial fondateur du Judo. Il créa son école en 1882 et connu un rapide succès. En 1910, Kanô Jigoro envoya Esae Mitsuo Maeda en Amérique du Sud pour exporter et enseigner le Judo mais aussi le JûJutsu aux enfants de Gastao Gracie. C’est Hélio Gracie qui révolutionnera le JuJitsu brésilien. Les affrontements se multiplièrent pour démontrer l’efficacité de ce nouvel Art brésilien.
Parallèlement, Gichin Funakoshi, né en 1868 sur Okinawa, apprit le karaté-Jutsu dès son plus jeune age et fonda le Karaté-Do (Karaté moderne) en 1922, en s‘inspirant des techniques à mains nues d‘Okinawa. Kanô Jigoro en personne l’invita dans son Dojo pour une démonstration et Gichin Funakoshi, tellement bien reçu, furent obliger de rester à Tokyo pour y développer son Art.
Dans les années 1950, Mas Oyama, élève de Gichin Funakoshi, fonda le Kyokushinkai pour y démontrer l’efficacité du Karaté. Il combattra des taureaux et développera son Art aux USA en remportant 270 combats.
Les Arts Martiaux se propagent donc mondialement….
Des compétitions sportives sont mises en place pour cultiver le côté guerrier tout en respectant les lois et les valeurs d'un sport. Ces compétitions ne se font qu'entre même Art Martial. Cette évolution prendra ce sens dans la 2eme moitiée du 20eme siècle.
On notera que l’étude du combat avec « outils » a été développées par les différents styles de Kung Fu en Chine. Bruce Lee exportera cette forme de combat aux USA. Il inventera son propre Art (Jeet Kune Do) en s’inspirant des autres Arts Martiaux et Sports de Combat. Dans son film « Opération dragon », il utilise son Kung-Fu mais aussi des techniques au sol.
Ensuite, des sports de combats furent inventés ou déviés des Arts Martiaux (comme le Full contact en 1972 pour le Karaté) et d’autres comme la Boxe Thai existe depuis des lustres. Les compétitions s'enchainent, en France aussi, mais toujours par Sport de Combat. Pour croire en l’efficacité, on ne pouvait se baser que sur leurs études. A cette époque (1970-1995), même en étant compétiteur et en y croyant fortement, on se demandait : est-ce le plus efficace des styles en situation réelle ? Cela reste frustrant pour un passionné mais l’opposition de style n’existait pas.
Enfin, peut être pas pour Monsieur Muhammad Ali. Boxeur aussi talentueux sur le ring que provocateur, le président de l’association de lutte japonaise étant de passage aux USA, Muhammad Ali proposa 1 million de dollars à l’asiatique qui le battrait. Antonio Inoki, champion de Pro-wrestling, insista pour l’affronter le 25 juin 1976, date de leur combat et de la première opposition de style officielle :
Du MMA avant l’heure disons-nous aujourd’hui…combat à oublier tant les règles n’étaient pas appropriées.
En fonction des capacités humaines, on distingue trois bases en combat: le face à face, le corps à corps et le sol. Trois bases qui sont étudiées distinctement en Karaté, Judo et Jujutsu ….(Est-ce le secret en MMA ?). En compétition, Ces 3 bases ne sont pas utilisées en même temps, on ne peut donc pas approfondir la culture guerrière mais se contenter des études faites sur son sport jusqu’un beau jour de 1993 avec le premier Ultimate Fighting Championship (UFC). Avec des spécialistes de chaque style de combat qui s’affrontent en situation réelle, on saura quel style est le plus efficace, d’où la curiosité des pratiquants à l’époque. Ces combats d’une extrême violence dépassaient les limites des valeurs d’un sport de combat.